Agnès
Baillon
Un jour, un visiteur est entré dans une de mes expositions et m’a dit : « ce sont les vestiges d’une civilisation pacifiste… ». Il était hésitant et sollicitait mon approbation ou son contraire. Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle. On apprend finalement toujours de soi dans le verbe des autres.
Vestiges… Oui, mes personnages sont les réminiscences ou fragments d’une autre époque, révolue peut-être, mais en réalité d’une époque qui n’existe pas. Pacifiste, oui aussi, je suis profondément et intiment convaincue, de la force de la non violence. J’ai grandi sur un terrain de lutte pacifique, au profit d’une cause juste et humaniste. Cela me définit jusqu’à aujourd’hui et je pense que je milite à mon tour en ce sens à travers mes sculptures. Dans le silence et l’absence de hurlements. Peut-être que je m’efforce de rappeler l’espoir comme valeur essentielle de l’humanité, par la dimension poétique et la tendresse inhérentes à mon travail…
Exposition inaugurale, Galerie Béatrice Soulié, Marseille en 2020